La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a annoncé une hausse historique du prix d’achat garanti aux planteurs. Pour la campagne principale 2025-2026, le prix bord champ du cacao bien séché et trié est fixé à 2 800 francs CFA le kilo (soit environ 4,26 euros), a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara le mercredi 1ᵉʳ octobre, lors d’une cérémonie officielle à Abidjan.

Ce montant constitue un record national, soutenu par la flambée des cours mondiaux. Il marque une progression notable par rapport aux 2 200 FCFA (3,35 euros) le kilo appliqués en avril dernier pour la récolte intermédiaire.

Un système de fixation protecteur

Contrairement à des pays voisins comme le Cameroun, où le marché est libéralisé, la Côte d’Ivoire vend ses fèves de cacao par anticipation et fixe les prix d’achat aux producteurs. Ce mécanisme permet de limiter l’exposition des planteurs aux fortes fluctuations des prix internationaux.

En parallèle, le chef de l’État a annoncé que le prix du café est désormais fixé à 1 700 FCFA le kilo (environ 2,59 euros).

Un soulagement pour les planteurs

Cette hausse a été accueillie avec enthousiasme par les producteurs.

« Nous sommes très contents, cela faisait des années que les producteurs souffraient », a déclaré Edmond M’Bra, producteur du centre du pays.
« On peut mettre les enfants à l’école et dormir tranquille », a ajouté Berlem Oumarou, cultivateur dans le Sud.

Un pilier de l’économie ivoirienne

À Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre se négociait récemment à 4 872 livres sterling (5 595 euros), et à 6 921 dollars (5 889 euros) à New York.

La Côte d’Ivoire assure environ 40 % de la production mondiale de cacao, soit plus de 2 millions de tonnes par an, et cette filière représente 14 % du PIB national. Elle génère 1 million d’emplois directs et fait vivre près de 5 millions de personnes, selon le gouvernement.

Cette décision intervient à quelques semaines de l’élection présidentielle du 25 octobre, à laquelle le président Ouattara est candidat pour un quatrième mandat. 

Au Bénin, le riz, deuxième céréale la plus consommée après le maïs, reste pourtant le premier produit d’importation alimentaire du pays. Afin de renforcer la production locale et de mieux structurer la filière, les acteurs du secteur viennent de franchir une étape importante.

Le 30 septembre, l’Interprofession de la filière riz du Bénin (IFRIZ-B) a été officiellement créée à l’issue d’une assemblée générale constitutive tenue à Cotonou. Cette organisation aura pour missions de défendre les intérêts des acteurs de la filière, de promouvoir la qualité et la compétitivité du riz local et de servir d’interlocuteur auprès des pouvoirs publics et des partenaires techniques et financiers.

Des défis persistants pour la filière

Malgré cette avancée, l’IFRIZ-B devra composer avec plusieurs difficultés structurelles. Selon Idrissou Bako, coordonnateur national du Projet de développement intégré des chaînes de valeurs agricoles (PDI-CVA), les principaux freins restent :

• la faible coordination entre les acteurs,

• le manque d’infrastructures de transformation,

• l’accès limité aux intrants de qualité,

• le déficit de concertation entre les maillons de la chaîne,

• et l’absence d’accord-cadre entre l’État et l’interprofession.

Production en hausse mais insuffisante

Ces dernières années, la production locale de riz paddy a progressé. D’après la Direction de la statistique agricole (DSA), elle a augmenté de 31 % entre 2018 et 2023, atteignant 492 626 tonnes, avec un pic de 525 014 tonnes en 2022.

Cependant, la production nationale reste en deçà des besoins du marché. Selon un rapport de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB) publié en 2024, la récolte de paddy a permis de produire 350 000 tonnes de riz usiné en 2023, alors que la consommation intérieure était estimée à près de 600 000 tonnes.

Le déficit est couvert par des importations massives, principalement en provenance d’Asie, notamment de l’Inde.

Un objectif ambitieux

La création de l’IFRIZ-B s’inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement béninois, qui vise à presque doubler la production de riz paddy pour atteindre 1 million de tonnes dans les prochaines années. Cette dynamique devrait contribuer à réduire la dépendance aux importations et à renforcer la sécurité alimentaire du pays. 

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le groupe suisse Mole Group ont conclu un partenariat public-privé pour la création du Parc Agro-Industriel de Mbanza-Ngungu, dans la province du Kongo Central. Ce projet, estimé à 1 milliard de dollars, devrait entrer en phase de construction à l’été 2026.

L’initiative vise à stimuler la production locale, à réduire la dépendance aux importations et à renforcer la sécurité alimentaire. Une fois opérationnel, le complexe ambitionne de produire chaque année près de 700 000 tonnes de denrées alimentaires transformées et de créer plus de 20 000 emplois directs.

Un potentiel agricole stratégique

Dotée d’un climat favorable et d’immenses terres arables, la RDC dispose d’atouts majeurs pour développer son agriculture. Les grandes plaines du pays sont adaptées aux cultures vivrières et industrielles comme le blé, le riz, le maïs ou la canne à sucre.

Depuis plusieurs années, les autorités multiplient les efforts pour moderniser le secteur, notamment à travers le développement d’infrastructures rurales, le soutien aux filières agricoles et la promotion des partenariats public-privé.

Le projet de Mbanza-Ngungu s’inscrit pleinement dans cette stratégie. Sur un domaine de 105 000 hectares, dont 85 000 seront cultivables, il prévoit de transformer localement les récoltes afin d’alimenter le marché intérieur et de renforcer les échanges avec les pays voisins.

Organisation et impact du parc

Conçu comme un hub agro-industriel moderne, le parc sera développé en quatre phases sur quatre ans. Il intégrera des installations de production et de transformation, ainsi que des infrastructures logistiques et de stockage pour faciliter l’acheminement des denrées vers les marchés urbains et internationaux.

Le projet entend également réduire le déficit alimentaire national et contribuer à la souveraineté alimentaire de la RDC. Son déploiement sera suivi par les autorités congolaises afin d’évaluer son impact économique, social et environnemental.

Avec ce projet d’envergure, la RDC espère capitaliser sur son potentiel agricole pour devenir un acteur majeur de l’agroalimentaire en Afrique centrale.

Le Maroc et l’Union européenne ont finalisé un amendement de leur accord agricole permettant l’application des tarifs préférentiels européens aux produits en provenance des provinces du Sud. L’annonce a été faite jeudi à Rabat par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

Selon le chef de la diplomatie marocaine, la signature du texte amendé devrait avoir lieu « incessamment à Bruxelles ». Son application provisoire entrera en vigueur dès sa signature.

M. Bourita a précisé que cet amendement « apporte les clarifications nécessaires dans le respect des fondamentaux nationaux » et qu’il demeure conforme à « l’esprit de l’échange de lettres signé en 2018 ». Il prévoit notamment un étiquetage indiquant l’origine des produits agricoles issus des régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et de Dakhla-Oued Eddahab.

Le texte rappelle également la position adoptée par l’UE en 2019, reconnaissant les « efforts sérieux et crédibles » du Maroc concernant la question du Sahara, et s’inscrit dans un contexte de soutien accru de plusieurs États membres à l’initiative marocaine d’autonomie.

« Il ne s’agit pas d’un accord politique, mais bien d’un accord sectoriel, commercial et opérationnel, qui envoie toutefois des signaux forts », a insisté Nasser Bourita.

Le ministre a souligné la dynamique de développement dans le Sahara et l’intérêt croissant d’acteurs internationaux, tels que les États-Unis, la France ou encore le Royaume-Uni, pour investir dans cette région.

Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’UE dépassent aujourd’hui 60 milliards d’euros par an, englobant aussi bien les produits agricoles qu’industriels. M. Bourita a rappelé que le partenariat avec Bruxelles, « ancien et solide », couvre également les domaines politique, social, environnemental et sécuritaire.

« Cet accord consolide un partenariat stratégique et ouvre la voie à une coopération plus ambitieuse », a-t-il conclu.

Ottawa, septembre 2025 – Pour renforcer les partenariats stratégiques en faveur du développement rural, une délégation sénégalaise conduite par le Dr Alpha Ba, ministre secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement Paysan, effectue une mission au Canada.

Une collaboration avec Agropur

Au cours de son séjour, la délégation a eu une séance de travail avec les dirigeants d’Agropur, l’une des plus grandes coopératives laitières au monde, regroupant plus de 2 700 producteurs.

Avec un chiffre d’affaires supérieur à 8 milliards de dollars, Agropur illustre la force du modèle coopératif dans la transformation et la commercialisation du lait de qualité. Son expérience constitue une source d’inspiration pour la nouvelle stratégie nationale de développement des coopératives à vocation élevage au Sénégal.

Dans les fermes membres d’Agropur, les vaches produisent en moyenne 48 litres de lait par jour, un rendement parmi les plus élevés au monde. Ce modèle de performance et d’organisation coopérative vient conforter la vision du gouvernement sénégalais, qui place les coopératives au cœur de sa stratégie de souveraineté alimentaire et de développement durable de l’élevage.

Carrefour International engagé auprès du Sénégal

La mission a également débuté par une rencontre avec Carrefour International, organisation canadienne partenaire du Sénégal. Cette séance a permis de passer en revue plusieurs initiatives phares, dont :

• la Stratégie nationale d’insertion des jeunes dans l’agriculture (SNIJA) ;

• le projet IMAJE (Initiative multisectorielle pour l’avenir de la jeunesse dans l’économie verte).

Ce dernier vise à accompagner 43 800 bénéficiaires directs, dont 24 500 jeunes femmes issues des régions de Kédougou et de Tambacounda, dans leur insertion professionnelle, économique et sociale.

« À travers cette initiative, Carrefour International et ses partenaires réaffirment leur engagement à soutenir la jeunesse sénégalaise, tout en contribuant à la consolidation des coopératives et à la dynamisation du monde rural », souligne le ministère. 

Les images de bouteilles en plastique échouées sur les plages ou de sacs abandonnés dans les forêts sont devenues familières. Mais une menace bien plus discrète pourrait déjà se trouver dans nos assiettes. Une équipe de chercheurs de l’université de Plymouth, au Royaume-Uni, vient de démontrer que les nanoplastiques, particules invisibles à l’œil nu, peuvent s’accumuler dans les légumes, soulevant de sérieuses inquiétudes pour la sécurité alimentaire.

Des radis contaminés en laboratoire

L’étude a porté sur des radis cultivés en système hydroponique. Résultat : près de 5 % des nanoplastiques présents dans l’eau de culture ont été absorbés par les plantes. Parmi cette quantité, environ un quart a été retrouvé dans la racine charnue comestible et 10 % dans les feuilles.

Ces particules microscopiques parviennent à franchir la bande de Caspary, une barrière naturelle censée filtrer les substances indésirables à l’entrée des racines. « C’est la première fois qu’on démontre que les nanoplastiques peuvent franchir cette barrière », souligne Nathaniel Clark, maître de conférences en physiologie à l’université de Plymouth.

Une menace silencieuse

Contrairement aux animaux, qui peuvent éliminer une partie de ces particules par les reins ou le système digestif, les plantes semblent les retenir durablement. « Nos résultats montrent que les plantes peuvent devenir des puits d’accumulation de plastique », explique le professeur Richard Thompson, coauteur de l’étude.

Cette découverte ajoute une nouvelle dimension à la problématique des microplastiques déjà observés dans les fruits de mer, en montrant que les légumes eux-mêmes peuvent être contaminés.

Un défi scientifique majeur

La détection de ces particules reste particulièrement difficile. Leur taille – dix fois plus petite que le diamètre d’un cheveu – et leur composition à base de carbone, proche de celle des tissus végétaux, compliquent leur identification. Pour y parvenir, les chercheurs ont utilisé une méthode de radiomarquage au carbone, permettant de tracer précisément les nanoplastiques à l’intérieur de la plante.

L’étude s’est concentrée sur le polystyrène, l’un des plastiques les plus courants. Mais selon les scientifiques, la taille, la forme ou la chimie de surface des particules pourraient modifier leur interaction avec les plantes.

Quels risques pour notre alimentation ?

Si cette recherche a été menée en laboratoire, elle ouvre la voie à de futures études de terrain pour mesurer la présence réelle de nanoplastiques dans les cultures commerciales et en évaluer les risques pour la santé humaine.

Les chercheurs se veulent toutefois prudents : « Les bienfaits de la consommation de légumes restent largement supérieurs aux risques potentiels identifiés à ce stade », rappelle Nathaniel Clark.

 À l’occasion de la deuxième Conférence internationale de la recherche sur le cajou (CIRC-2025), la représentante du programme d’autonomisation économique des femmes à travers la transformation du cajou (WEECAP), Hien N’Guessan Marie-Paul, a plaidé pour que la recherche scientifique soit placée au service du développement inclusif et de l’autonomisation économique.

« La recherche n’est pas seulement un moteur de connaissance, elle est une clé pour transformer nos économies, renforcer nos systèmes productifs et bâtir un avenir plus équitable. Avec WEECAP, nous voulons traduire les résultats scientifiques en emplois dignes et épanouissants pour 330 000 jeunes, dont 70 % de femmes », a-t-elle affirmé, appelant à une collaboration accrue pour faire de la science un véritable levier d’opportunités et de justice sociale.

Trois jours d’échanges autour de la résilience de la filière

La conférence, qui rassemble une centaine de chercheurs venus d’une douzaine de pays, se déroule autour du thème :
« Développement des systèmes de production, de transformation et de commercialisation durables pour renforcer la résilience de la filière cajou : problématiques, acquis et perspectives. »

Au programme : biotechnologie, mécanisation, valorisation des sous-produits, transformation, et adaptation aux changements climatiques.

Des initiatives innovantes mises en avant

Intervenant par visioconférence, la directrice du programme GIZ MOVE-ComCashew, Beate Weiskopf, a salué les avancées déjà réalisées grâce à la recherche, tout en présentant huit projets régionaux innovants soutenus par l’Union européenne, le BMZ allemand et l’OEACP.

Le représentant de l’Alliance africaine du cajou (ACA), Soro Beh, a pour sa part exhorté les gouvernements africains à accroître leurs investissements dans la recherche. « Ces investissements ne sont pas facultatifs, ils sont indispensables », a-t-il insisté.

Une dynamique continentale

Avec l’appui de ses partenaires, cette deuxième édition ambitionne de renforcer la synergie entre chercheurs et décideurs afin de faire du cajou un moteur de développement inclusif et de résilience économique.

La première édition de la Conférence internationale de la recherche sur le cajou s’était tenue en 2024 à Accra, au Ghana.

 La capitale économique ivoirienne accueille du 23 au 25 septembre la deuxième édition de la Conférence internationale de la recherche sur le cajou (CIRC-2025). L’événement est organisé par le Conseil international consultatif du cajou (CICC) et rassemble une centaine de chercheurs venus d’Afrique et d’autres régions du monde.

Placée sous le thème « Développement des systèmes de production, de transformation et de commercialisation durables pour renforcer la résilience de la filière cajou : problématiques, acquis et perspectives », la rencontre réunit chercheurs, décideurs publics, acteurs privés ainsi que partenaires techniques et financiers.

Le cajou, un levier économique majeur pour l’Afrique

Représentant le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, le Professeur Daté Jacques a rappelé le rôle central de l’anacarde dans l’économie africaine.

« L’Afrique, et particulièrement l’Afrique de l’Ouest, est aujourd’hui la première zone de production mondiale. Mais la majeure partie de cette production est encore exportée brute, nous privant de près de 70 % de la valeur ajoutée », a-t-il regretté.

Il a appelé à investir davantage dans la recherche pour relever les défis liés à l’amélioration des rendements, à la résistance face aux changements climatiques, à la valorisation de la pomme de cajou et à l’industrialisation locale. « La recherche n’est pas un luxe, c’est une nécessité absolue », a-t-il insisté.

Innover pour renforcer la compétitivité

Le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, Mamadou Berté, a pour sa part souligné que la compétitivité de la filière dépendra de la capacité collective à innover.

« Les résultats de vos recherches sont la clé pour bâtir une filière plus forte, plus résiliente et plus compétitive », a-t-il déclaré.

Des thématiques variées au cœur des débats

Les travaux de la conférence abordent plusieurs thématiques :

• l’amélioration et la multiplication des cultures ;

• les avancées en biotechnologie ;

• la valeur ajoutée et les technologies de transformation ;

• la vulgarisation et le transfert de technologies ;

• la mécanisation.

Des sujets transversaux tels que les changements climatiques, le genre et l’économie figurent également au programme.

En marge des échanges, les participants effectueront des visites au Centre d’innovations et de technologies de l’anacarde (CITA) de Yamoussoukro ainsi qu’à l’Institut polytechnique Félix Houphouët-Boigny, afin de renforcer la collaboration entre recherche et pratiques de terrain.

Le CICC, moteur de coopération régionale

Créé en novembre 2016 à Abidjan, le Conseil international consultatif du cajou (CICC) est une organisation intergouvernementale dont la mission est de promouvoir les chaînes de valeur de l’anacarde à travers la concertation, la coordination des politiques et la coopération entre États. 

L’Ivoirien Stane Blegbo a été désigné grand lauréat de l’édition 2025 du Prix Pierre Castel, une distinction qui met à l’honneur l’innovation au service de l’agriculture, de l’agroalimentaire et des transitions durables en Afrique.

Lauréat national, Stane Blegbo s’est distingué grâce à son projet Djoli, une plateforme digitale qui relie producteurs de vivres et restaurateurs. Lancée il y a deux ans, cette application optimise les ventes, réduit le gaspillage alimentaire et apporte des solutions logistiques innovantes en Côte d’Ivoire.

Un projet à fort impact social et environnemental

Djoli se démarque par sa capacité à :

• renforcer les revenus et la visibilité des producteurs agricoles ;

• limiter le gaspillage alimentaire grâce à une meilleure prévision de la demande ;

• créer des emplois qualifiés dans la distribution, la logistique et la technologie ;

• promouvoir une alimentation saine et abordable dans les zones urbaines.

Un soutien affirmé à l’innovation africaine

Présent à la cérémonie, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Adjoumani Kobenan, a salué “les esprits les plus brillants et les plus innovants d’Afrique” venus de plusieurs pays dont le Congo, la RDC, Madagascar, le Burkina Faso, l’Algérie et la Côte d’Ivoire.

« Chers entrepreneurs, vous n’êtes pas de simples agriculteurs, vous êtes des agris preneurs. Vous incarnez une nouvelle vision d’une agriculture résiliente, moteur d’innovation et de technologie. Que cette distinction soit un tremplin pour vos projets et une source de motivation. L’avenir de l’Afrique est entre vos mains », a-t-il déclaré.

Le Prix Pierre Castel, une force pour l’avenir

Le Directeur Général du Groupe Castel et président du jury, Gregory Leclerc, a rappelé que depuis sa création, le Prix Pierre Castel a enregistré près de 5 000 candidatures et accompagné 300 projets.

« Ce prix est devenu une véritable force. Aucun entrepreneur ne réussit seul : chacun s’appuie sur son entourage et son réseau. C’est ce que nous voulons construire avec le Prix Pierre Castel. L’Afrique est le continent de demain, et l’entrepreneuriat n’est pas une carrière mais une soif de créer », a-t-il affirmé.

Après avoir remis au lauréat un chèque de 35 000 euros (plus de 23 millions F CFA), il a partagé trois conseils clés aux entrepreneurs : être audacieux, être résilient et être collectif.

De son côté, le Président-Directeur Général du Fonds Pierre Castel, Pierre De Gaëtan Njikam, a souligné que cette initiative est avant tout “une histoire de foi en l’Afrique et en sa jeunesse”.

« Pierre Castel nous a demandé de tracer un chemin inspirant, fondé sur quatre piliers dont ce Prix, qui récompense chaque année les talents par une dotation financière et un accompagnement dans les sept filiales du Groupe », a-t-il rappelé.

Enfin, le Directeur Général de la Solibra, Marc Pozmentier, a salué la vitalité de la Côte d’Ivoire qui a accueilli cette 8ᵉ édition, tout en remerciant les invités, les ministres et les partenaires du Prix. 

Les OGM au cœur de la stratégie agricole nigériane

Le Nigeria ambitionne de devenir un pionnier de la biotechnologie agricole en Afrique de l’Ouest. Face aux défis de la sécurité alimentaire et aux impacts du changement climatique, le pays mise sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) comme solution innovante.

Depuis 2015, le pays a validé l’usage de semences génétiquement modifiées telles que le niébé, le maïs résistant à la sécheresse et le coton Bt. Ces innovations visent à améliorer les rendements, réduire l’usage de pesticides et garantir la productivité face aux aléas climatiques.

Une technologie encore en quête d’acceptation

L’Agence nationale de recherche et de développement en biotechnologie multiplie les efforts pour convaincre l’opinion publique. Campagnes de sensibilisation, ateliers et interventions de leaders religieux et traditionnels sont déployés pour expliquer que les OGM ne présentent pas de danger pour la santé humaine, animale ou environnementale.

« Les semences génétiquement modifiées sont conçues pour résister à la sécheresse, accroître la productivité et renforcer la sécurité alimentaire », rappelle Abdullahi Mustapha, directeur général de l’agence.

Avantages et limites d’une révolution agricole

Selon des chercheurs comme Abdulrazak Ibrahim de l’Université Ahmadu Bello de Zaria, les OGM ont déjà transformé des filières mondiales clés (soja, coton, canola) et pourraient offrir aux pays tropicaux comme le Nigeria un avantage compétitif à l’exportation.

Cependant, leur adoption soulève des questions complexes :

• nécessité d’un cadre réglementaire solide,

• importance de la formation et de l’accompagnement des agriculteurs,

• enjeux sociaux, économiques et culturels autour de l’agriculture locale.

Entre méfiance et perspectives

Une étude de l’OMS montre que la réticence face aux OGM tient moins à la science qu’aux perceptions économiques et sociales. Dans certains pays, comme l’Inde ou le Brésil, la diffusion des cultures transgéniques a été facilitée par de meilleurs rendements et une baisse des coûts de production. À l’inverse, le Burkina Faso a suspendu le coton Bt en raison de doutes sur sa qualité.

Au Nigeria, les experts estiment que la réussite dépendra autant de la confiance du public que des avancées techniques. Un dialogue transparent, fondé sur la science et respectueux des valeurs communautaires, est jugé essentiel pour favoriser l’acceptation des OGM.