Le Maroc et l’Union européenne ont finalisé un amendement de leur accord agricole permettant l’application des tarifs préférentiels européens aux produits en provenance des provinces du Sud. L’annonce a été faite jeudi à Rabat par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Selon le chef de la diplomatie marocaine, la signature du texte amendé devrait avoir lieu « incessamment à Bruxelles ». Son application provisoire entrera en vigueur dès sa signature.
M. Bourita a précisé que cet amendement « apporte les clarifications nécessaires dans le respect des fondamentaux nationaux » et qu’il demeure conforme à « l’esprit de l’échange de lettres signé en 2018 ». Il prévoit notamment un étiquetage indiquant l’origine des produits agricoles issus des régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et de Dakhla-Oued Eddahab.
Le texte rappelle également la position adoptée par l’UE en 2019, reconnaissant les « efforts sérieux et crédibles » du Maroc concernant la question du Sahara, et s’inscrit dans un contexte de soutien accru de plusieurs États membres à l’initiative marocaine d’autonomie.
« Il ne s’agit pas d’un accord politique, mais bien d’un accord sectoriel, commercial et opérationnel, qui envoie toutefois des signaux forts », a insisté Nasser Bourita.
Le ministre a souligné la dynamique de développement dans le Sahara et l’intérêt croissant d’acteurs internationaux, tels que les États-Unis, la France ou encore le Royaume-Uni, pour investir dans cette région.
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’UE dépassent aujourd’hui 60 milliards d’euros par an, englobant aussi bien les produits agricoles qu’industriels. M. Bourita a rappelé que le partenariat avec Bruxelles, « ancien et solide », couvre également les domaines politique, social, environnemental et sécuritaire.
« Cet accord consolide un partenariat stratégique et ouvre la voie à une coopération plus ambitieuse », a-t-il conclu.