Mali : lancement de la campagne 2025 du karité sous le signe de l’engagement

Le Mali a officiellement lancé, le 28 août, la campagne 2025 de commercialisation des amandes de karité. La cérémonie, organisée au ministère de l’Agriculture, a réuni gouvernement et acteurs de la filière pour fixer les prix réglementés et promouvoir la contractualisation, dans l’objectif d’assurer des revenus équitables aux producteurs et de renforcer la transformation locale.

Le ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, a annoncé les prix suivants :

Amandes conventionnelles : 175 FCFA/kg (bord-champ) et 200 FCFA/kg (coopératives) ;

Amandes améliorées : 250 FCFA/kg (bord-champ) et 275 FCFA/kg (coopératives).

Toutes les ventes devront désormais se faire sur la base de contrats commerciaux, conformément à la politique nationale de valorisation de la filière. Un appel a été lancé aux producteurs et acheteurs pour le respect strict de ces tarifs.

Dans ce cadre, l’Interprofession de la Filière Karité (IFK) et les unités industrielles locales ont signé un mémorandum d’entente. Cet accord vise à garantir l’approvisionnement des usines en matières premières et à stimuler la transformation locale, source de valeur ajoutée pour l’économie nationale.

« Nous avons la conviction que cette campagne sera placée sous le signe de la transparence, de la solidarité et du progrès, afin que tous les acteurs, notamment les femmes productrices, en tirent de meilleurs bénéfices », a déclaré Koumba Samboura, présidente de l’IFK.

La cérémonie a également réuni les ministres de l’Économie et des Finances, Allouséni Sanou, de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, ainsi que de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba. Leur présence illustre le rôle stratégique du karité dans le développement économique du pays.

Deuxième producteur mondial de noix de karité, le Mali compte environ 20 millions de pieds répartis sur plus de 22 millions d’hectares de parcs naturels. La production annuelle est estimée à près de 100 000 tonnes d’amandes, selon Cahiers Agricultures.

Sénégal : bientôt une usine nationale de montage de tracteurs

Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de modernisation agricole avec l’annonce de la création d’une usine nationale de montage de tracteurs et d’équipements agricoles multi-marques. Le projet, mené en partenariat avec le groupe turc Albayrak et soutenu par l’Exim Bank Turquie, vise à renforcer la productivité du secteur, promouvoir la souveraineté alimentaire et favoriser une transition énergétique durable en milieu rural.

Cette initiative s’inscrit dans la vision Sénégal 2050 et dans la Stratégie nationale de Développement 2025-2029 portée par le président Bassirou Diomaye Faye, qui fait de l’agriculture un pilier central. L’annonce officielle a été faite mercredi 27 août par le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE).

Le ministre, Dr Mabouba Diagne, a précisé sur son compte X que l’usine sera mise en place en collaboration avec le ministère du Commerce et de l’Industrie (MINCOM). « L’objectif est de développer un partenariat stratégique avec le groupe Albayrak, appuyé par l’Exim Bank Turquie, pour implanter au Sénégal une usine de montage de tracteurs multi-marques et d’équipements agricoles », a-t-il déclaré.

En parallèle, le gouvernement entend relancer le programme « Allo Tracteurs », destiné à faciliter l’accès des producteurs aux services de mécanisation. Une réunion de travail a d’ailleurs réuni, mercredi, le MASAE, le MINCOM, le groupe Albayrak, l’Exim Bank Turquie ainsi qu’un consortium d’entreprises sénégalaises, dont CCBM, EMG, SISMAR, Oumou Group et Diass Industries.

Ce projet s’inscrit dans la continuité des engagements du gouvernement. Le 2 janvier 2025, le ministre Dr Mabouba Diagne avait déjà signé une convention-cadre avec son homologue de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, afin d’encourager l’utilisation des énergies renouvelables dans le secteur agricole. Ce partenariat prévoit également le financement de projets verts innovants et la formation des producteurs à des pratiques respectueuses de l’environnement.

Avec cette future usine, le Sénégal espère accélérer sa mécanisation agricole tout en renforçant sa transition vers une agriculture durable et inclusive.

RDC : Félix Tshisekedi lance officiellement la campagne agricole 2025-2026

Depuis Menkao, dans la commune de Maluku, le président Félix Tshisekedi a donné, jeudi, le coup d’envoi de la campagne agricole 2025-2026. Ce lancement s’inscrit dans la vision présidentielle baptisée « La revanche du sol sur le sous-sol », qui vise à redonner toute sa place à l’agriculture dans le développement de la République démocratique du Congo.

Pour marquer cette étape, le chef de l’État a remis symboliquement des engins agricoles aux producteurs des 26 provinces. Une manière de souligner l’importance accordée au secteur, alors que plus de 10 % du budget national lui sont désormais consacrés, conformément aux engagements de Maputo.

« La saison agricole 2025-2026 est porteuse d’espoir au regard des moyens matériels et financiers mobilisés pour lutter contre l’insécurité alimentaire », a indiqué la Présidence dans une communication officielle.

Le ministre d’État en charge de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi, a présenté la feuille de route du gouvernement pour redynamiser le secteur. Parmi les priorités :

la mise en place d’un fonds permanent de développement agricole, destiné à financer semences certifiées, fertilisants et intrants de qualité ;

le renforcement de la recherche scientifique via l’Institut National des Études et Recherches Agronomiques (INERA) ;

et le lancement prochain d’une campagne spécifique pour les cultures pérennes comme le cacao, le palmier et le café.

Le ministre a également annoncé des mesures en faveur du personnel agricole, dont la dotation de bus pour les agents et un arrêté encadrant l’habillement des inspecteurs.

La cérémonie s’est déroulée en présence de partenaires techniques et financiers, notamment la Banque africaine de développement (BAD). Son représentant a réaffirmé le soutien de l’institution à une agriculture congolaise durable et capable de répondre aux besoins alimentaires du pays.

Un engagement crucial, alors que près de 28 millions de Congolais, principalement dans l’Est, vivent aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire aiguë, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

Agriculture mondiale : assez de calories pour nourrir 15 milliards de personnes

Selon une étude de l’Université du Minnesota, relayée par le magazine The New Scientist, l’agriculture mondiale aurait produit en 2020 suffisamment de calories pour nourrir 15 milliards d’êtres humains. Pourtant, seule la moitié de cette production est réellement parvenue dans nos assiettes.

Les chercheurs pointent deux facteurs principaux :

• la hausse de la production de viande bovine, très consommatrice de ressources,

• le détournement d’une partie des cultures vers les biocarburants, au détriment de l’alimentation humaine.

Une production abondante, mais mal orientée

L’étude, encore en prépublication, s’inscrit dans une série de travaux cherchant à comprendre comment rendre les systèmes alimentaires mondiaux plus efficaces, alors que des milliards de personnes souffrent encore de la faim.

Les chercheurs se sont basés sur les calories produites plutôt que sur les quantités de nourriture. Ce choix permet de comparer plus précisément les cultures. La FAO classe d’ailleurs depuis longtemps les plantes les plus « efficaces » en termes de calories : 50 cultures, dont le maïs, le riz, les pommes de terre, l’huile de tournesol, la tomate ou encore le cacao, représentent 97,5 % des calories produites dans le monde.

La viande et le lait entrent aussi dans ce calcul, en tenant compte de la quantité de nourriture végétale nécessaire pour les produire.

Viande bovine et biocarburants, des filières énergivores

Les chercheurs estiment que la production agricole mondiale a augmenté de 24 % entre 2010 et 2020, mais que la part réellement disponible pour l’alimentation humaine n’a progressé que de 17 %.

Par exemple, la consommation croissante de viande de bœuf détourne davantage de calories vers l’élevage, alors que des protéines comme le poulet nécessitent beaucoup moins de ressources pour produire la même quantité de nourriture.

Les biocarburants captent également une part significative : environ 5 % des calories agricoles produites en 2020 leur ont été destinées. Rien que l’huile de palme, utilisée pour le biodiesel, a vu ses calories produites augmenter de 34 % en dix ans.

Une efficacité encore limitée

L’étude rappelle enfin que ces calculs ne tiennent même pas compte du gaspillage alimentaire, un autre facteur majeur de pertes dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Ces résultats mettent en évidence un paradoxe : la planète produit largement assez pour nourrir tout le monde, mais les choix d’orientation de la production et la gestion des ressources limitent l’accès équitable à la nourriture.

Afrique : L’agriculture, levier de croissance et d’emplois pour la jeunesse

À l’approche de l’Africa Food Systems Forum (AFSF) 2025, prévu du 31 août au 5 septembre à Diamniadio, au Sénégal, la Fondation Mastercard a organisé, jeudi 28 août, une rencontre virtuelle avec de jeunes agripreneurs africains. Ce rendez-vous, placé sous le thème « La jeunesse africaine, moteur de collaboration, d’innovation et de mise en œuvre pour la transformation des systèmes agroalimentaires », a mis en lumière les initiatives et les défis de cette nouvelle génération d’entrepreneurs.

D’entrée de jeu, Oumou Souloy, responsable communication de la Fondation Mastercard, a rappelé que l’agriculture représente un pilier stratégique pour le continent, avec une contribution estimée à 457 milliards de dollars en 2023 et des perspectives de 1 000 milliards d’ici 2030. Selon elle, le soutien à la jeunesse est essentiel, car « les jeunes sont des moteurs d’innovation capables de transformer les récits autour de l’agriculture africaine ».

Plusieurs jeunes entrepreneurs ont partagé leurs expériences :

• Youma Thierno Deme (Hayfa Foods, Sénégal) : spécialisée dans les légumes séchés, elle a évoqué les défis liés à l’approvisionnement, à l’accès au financement et aux certifications pour l’exportation, tout en dénonçant la concurrence des produits importés.

• Emmanuel Mwanza (GO JET Investments, Malawi) : collaborant avec plus de 20 000 agriculteurs, il a insisté sur la nécessité de financements et de partenariats pour développer des solutions de stockage adaptées.

• Nana Kusi Appiah (GanaFert Limited, Ghana) : il a mis en avant le manque de formation continue et la difficulté à faire croître son entreprise afin de soutenir davantage de familles agricoles.

• Latifa Diedhiou (NUTRIVIE) : elle a souligné les obstacles logistiques, notamment en matière de conservation et de transport, qui nécessitent d’importants investissements en infrastructures.

Ces témoignages reflètent une réalité partagée : malgré des obstacles persistants — financement, infrastructures, normes internationales —, la jeunesse africaine innove, crée et adapte des solutions aux réalités locales. Leur engagement démontre que l’agriculture ne se limite plus à la subsistance, mais constitue un moteur essentiel de croissance économique et de création d’emplois pour le continent.

L’édition 2025 de l’AFSF, organisée sous le haut patronage du président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye, réunira décideurs politiques, acteurs publics et privés, chercheurs, jeunes champions et partenaires de développement venus d’Afrique et d’ailleurs.

La Chine et l’Union africaine renforcent leur coopération pour moderniser l’agriculture en Afrique

La Chine et la Commission de l’Union africaine (UA) ont renouvelé, vendredi à Addis-Abeba, leur partenariat en faveur de la promotion des technologies agricoles modernes et du développement de systèmes agroalimentaires durables sur le continent.

Lors de l’événement « Meet China in Africa », organisé dans un centre de démonstration d’agriculture urbaine de la capitale éthiopienne, Jiang Feng, chef de la mission chinoise auprès de l’UA, a souligné que l’agriculture constitue une pierre angulaire de la coopération sino-africaine.

Il a rappelé que la Chine a déjà mis en place plus de 20 centres de démonstration et introduit plus de 300 technologies agricoles avancées en Afrique, bénéficiant à plus d’un million de petits exploitants. En parallèle, plus de 500 experts agricoles ont été déployés sur le continent et près de 9.000 professionnels africains formés.

« Ces initiatives ont permis de remplir les greniers et les marchés africains tout en accompagnant la modernisation de l’agriculture locale », a déclaré M. Jiang, affirmant que la Chine continuera d’appuyer les efforts de l’Afrique pour garantir la sécurité alimentaire et améliorer le bien-être des populations.

Patience Mhuriro-Mashapa, experte en agriculture et sécurité alimentaire à la Commission de l’UA, a salué ce partenariat qu’elle juge essentiel pour répondre aux défis du continent. Selon elle, la modernisation agricole, portée par les meilleures pratiques partagées par la Chine, s’inscrit dans la vision de l’Agenda 2063 et du Programme complet de développement agricole en Afrique (PDDAA).

De son côté, Melese Anshebo, commissaire adjoint chargé du développement agricole urbain à Addis-Abeba, a souligné l’impact concret de cette coopération : introduction de nouvelles techniques, amélioration des infrastructures et renforcement des capacités locales grâce à l’appui des experts chinois.

Café-cacao : des producteurs s’opposent à la désignation de l’ONPCC-CI

Réunis le 18 août 2025 à la préfecture de Yamoussoukro, plusieurs organisations de producteurs de café et de cacao ont rejeté la désignation de l’Organisation nationale des producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (ONPCC-CI) comme représentant unique du collège des producteurs au sein de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole (OIA Café-Cacao).

Dans une déclaration commune, lue par Siaka Maninga, président de la CNOPA-CI, les signataires – dont le Collège national des producteurs de Café-Cacao (CNPCC) et la Coordination nationale des organisations professionnelles agricoles – ont dénoncé une décision « injustifiée et dangereuse ». Selon eux, l’OIA aurait écarté les évaluations réalisées en juin 2024 pour privilégier une structure récente, créée seulement en janvier 2025 et jugée sans expérience ni légitimité.

Les producteurs craignent en outre que cette désignation ne profite à des acteurs liés à des trafics illicites de café et de cacao vers les pays voisins. Ils appellent donc l’État à garantir une gouvernance transparente, l’opinion publique à rester vigilante, et les planteurs à se mobiliser pour défendre leurs intérêts.

Au-delà de cette contestation, la crise révèle une fracture croissante entre les producteurs et les instances de gestion d’une filière stratégique pour l’économie ivoirienne. Les organisations exigent une représentation issue des structures établies, seule garante, selon elles, de la défense réelle des planteurs.

PREPICO 2 : La Côte d’Ivoire et la JICA renforcent l’aquaculture dans le sud-est

Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH), en partenariat avec l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), a organisé le 27 août 2025 à Bingerville un séminaire dans le cadre du Projet de Relance de la Production Piscicole Continentale 2 (PREPICO 2). Cette initiative vise à accroître la production piscicole dans les régions du sud-est, notamment Abengourou, Abidjan, Aboisso, Adzopé, Agboville et Dabou. L’ambition est de passer de 1 800 à 8 000 tonnes de poissons d’ici 2027.

La Côte d’Ivoire consomme près de 700 000 tonnes de poissons par an, mais n’en produit que 150 000 localement. Pour combler ce déficit, l’État dépense environ 700 milliards FCFA chaque année pour importer 550 000 tonnes. D’où la volonté du gouvernement de réduire cette dépendance grâce à l’aquaculture, présentée comme une alternative « crédible, rentable et durable ». Le MIRAH encourage particulièrement les jeunes, les femmes et les coopératives à investir dans ce secteur, avec un accompagnement technique et administratif.

Pour sa part, la JICA rappelle que PREPICO 2, lancé en 2021, entend structurer toute la chaîne de valeur piscicole et attirer davantage d’investisseurs. Actuellement, seuls 527 pisciculteurs sont actifs dans la zone ciblée. L’objectif est donc de bâtir une véritable industrie aquacole capable de générer des emplois, de stimuler la croissance et de renforcer la sécurité alimentaire nationale.

Évolution foncière dans un ancien front pionnier de cacao : le cas de la région du N’zi (Centre-Est de la Côte d’Ivoire)

La région du N’zi, située au centre-est de la Côte d’Ivoire, occupe une place particulière dans l’histoire agricole du pays. Reconnue comme l’un des fronts pionniers de la culture du cacao, elle a été, depuis plusieurs décennies, un espace d’expérimentation et d’extension des pratiques agricoles. Aujourd’hui, ce territoire est marqué par d’importantes mutations foncières qui traduisent le passage d’une dynamique pionnière à une phase post-pionnière, où la gestion et l’accès aux terres deviennent des enjeux majeurs.

Méthodologie de la recherche

Pour analyser ces transformations, une double approche a été utilisée. D’une part, une recherche documentaire a permis de retracer l’évolution du contexte foncier régional, en mettant en évidence les pratiques d’hier et d’aujourd’hui. D’autre part, une enquête de terrain a été réalisée dans 53 localités, soit environ un quart des 206 villages de la région. Ces « enquêtes à plusieurs passages » ont donné l’occasion d’approfondir la compréhension des dynamiques locales et d’obtenir des données fiables auprès des acteurs concernés.

Résultats et constats

Les résultats montrent que les anciennes pratiques foncières, héritées de la période pionnière, subsistent encore aujourd’hui. Ainsi, près de 87 % des producteurs déclarent avoir acquis leurs terres par héritage familial. Ce mode de transmission témoigne de la persistance d’une organisation foncière traditionnelle, où la terre reste avant tout un patrimoine à transmettre de génération en génération.

Cependant, la situation actuelle révèle aussi de profondes disparités. On observe une inégale délimitation des terroirs villageois selon les départements de la région. À Bocanda, par exemple, la totalité des terroirs a déjà été délimitée, tandis qu’à Kouassi-Kouassikro, aucune opération de délimitation n’a encore été engagée. Ce contraste illustre le caractère fragmenté et inachevé du processus de sécurisation foncière en cours dans le N’zi.

Une nouvelle dynamique agricole

Ces mutations foncières ouvrent la voie à de nouveaux enjeux. La présence de quatre nouvelles sociétés agricoles installées dans neuf localités de la région témoigne de l’attractivité foncière du N’zi. L’arrivée de ces acteurs institutionnels et privés contribue à renforcer la pression sur les terres, mais également à redéfinir les modes d’accès et de gestion des espaces agricoles.  En somme, l’évolution foncière dans la région du N’zi reflète la transition d’un système pionnier, basé sur l’expansion agricole et la transmission familiale des terres, vers une période marquée par la formalisation, la délimitation et l’intervention de nouveaux acteurs. Cette dynamique, encore inachevée et inégalement répartie selon les départements, constitue un enjeu crucial pour l’avenir de la production agricole et la stabilité sociale dans cette ancienne zone pionnière du cacao en Côte d’Ivoire.

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Côte d’Ivoire / Anyama lance son premier festival du vivrier pour renforcer son rôle stratégique

La commune d’Anyama a accueilli, du 20 au 23 août 2025, la première édition du Festival du Vivrier, une initiative portée par la Fédération ivoirienne des coopératives pour une agriculture innovante (FICAGRI). Ce rendez-vous, inédit dans la région, vise à positionner Anyama comme une véritable plaque tournante du vivrier en Côte d’Ivoire, et à valoriser son potentiel agricole.

Anyama, un carrefour agricole prometteur

Selon la présidente de la FICAGRI, Irié Tra Lou, le choix d’Anyama n’est pas anodin. Sa proximité avec Abidjan, capitale économique du pays, ainsi que la richesse de ses terres agricoles en font une zone stratégique pour la production et la commercialisation des produits vivriers.

« Anyama est une circonscription prospère pour le vivrier et une commune d’espoir. Il y a beaucoup à réaliser dans le domaine agricole », a-t-elle affirmé lors de la cérémonie de lancement, organisée au complexe sportif de la commune.

Elle a également appelé les autorités locales, les producteurs et les acteurs de la filière à soutenir cette initiative, afin de faire émerger de nouvelles opportunités économiques pour les populations.

Un engagement local salué

Le premier adjoint au maire, Boua Aké Mathieu, a salué l’organisation de ce festival, mettant en avant son importance pour l’économie locale. Pour lui, cette rencontre constitue une occasion de célébrer les producteurs vivriers et de renforcer la place d’Anyama dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire nationale.

Un festival placé sous le signe de la souveraineté alimentaire

La première édition du festival a été organisée autour du thème :
« Contribution des coopératives du vivrier au développement de l’économie durable et à la souveraineté alimentaire de la femme ».

Durant quatre jours, le festival a rassemblé des coopératives agricoles, des commerçants, des associations féminines, ainsi que de nombreux acteurs de la filière. Au programme : des expositions de produits vivriers, des panels de réflexion et des rencontres d’affaires, créant un cadre favorable à l’échange d’expériences et à la conclusion de partenariats.

Une forte mobilisation institutionnelle et communautaire

La cérémonie d’ouverture a enregistré la présence de représentants du ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, du directeur de l’Office de commercialisation des produits vivriers (OCPV), du directeur général de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER), ainsi que des chefs traditionnels, leaders communautaires et guides religieux d’Anyama.

Cette mobilisation illustre l’intérêt croissant des autorités et des communautés pour la structuration de la filière vivrière, considérée comme un levier majeur de la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire.

Un pas vers la structuration de la filière vivrière

Pour la FICAGRI, ce festival doit permettre non seulement de promouvoir les atouts agricoles de la commune, mais aussi de créer un véritable cadre d’échanges entre producteurs, transformateurs et commerçants. L’objectif est clair : mieux organiser la filière, valoriser la production locale et contribuer à la souveraineté alimentaire nationale.

Avec cette première édition réussie, Anyama espère consolider son rôle de plateforme incontournable du vivrier en Côte d’Ivoire, tout en ouvrant de nouvelles perspectives économiques pour les producteurs et les communautés locales.